Le nouveau ministre français des Finances, l’expérimenté Eric Lombard (banquier, économiste – nouvellement surnommé « Spider-Man ») a relancé le processus budgétaire qui déterminera la survie du gouvernement « Bayrou », et potentiellement d’Emmanuel Macron lui-même.
Même si le Premier ministre s’est concentré sur d’autres risques (événement environnemental à Mayotte, protestations paysannes et forte détérioration des relations avec l’Algérie), Lombard dessine les contours d’un budget qui, pour le dire simplement, privilégie la politique au détriment du marché obligataire.
On s’attend à ce que les économies visées par le gouvernement soient inférieures à celles du gouvernement Barnier et qu’elles visent à être stimulées par des gains d’épargne et d’efficacité plutôt que par une augmentation des impôts sur les classes populaires et moyennes et par des réductions des retraites. Un prélèvement sur les voyages aériens, un impôt « supplémentaire » sur les grandes entreprises et sur les rachats d’actions seront maintenus.
Il est probable que l’objectif de déficit budgétaire soit repoussé à la hausse (de 5,5 % à 5,5 %), ce qui priverait cet exercice de sens.
Cette semaine, Lombard aura des consultations sur le budget avec les principaux partis, en commençant par les socialistes, qui sont la principale « cible » du processus dans le sens où le gouvernement veut qu’ils ne votent pas avec une autre censure, si celle-ci a lieu. Apparemment, les réactions suite à la rencontre avec les socialistes ont été positives.
Meurtri par le processus budgétaire qu’a subi Michel Barnier, ce gouvernement fera preuve de prudence pour trouver un compromis pour lequel les socialistes notamment pourront voter. En attendant, à moins d’une forte reprise de la croissance, les finances de la France restent en mauvais état et il n’y a pas en France d’appétit pour l’austérité. Ce sera une année difficile pour Macron, avec beaucoup de ses opposants politiques à sa poursuite.