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La France a appelé au « retour immédiat » d’un détenu français condamné à mort en Indonésie, invoquant sa « détérioration de santé », a annoncé mercredi le ministère indonésien de la Justice et des Droits de l’Homme.
Les diplomates français ont reconnu depuis la fin de l’année dernière que des négociations étaient en cours pour le transfert de Serge Atlaoui, un Français de 61 ans arrêté en 2005 dans une usine de drogue à l’extérieur de la capitale Jakarta.
« Compte tenu de la détérioration de l’état de santé de Serge Atlaoui, une considération humanitaire en faveur de son retour immédiat serait appréciée », a déclaré le numéro deux de l’ambassade de France en Indonésie, Laurent Legodec, selon un communiqué du ministère indonésien du Droit et des Droits de l’Homme.
« Le gouvernement français respecte la souveraineté de l’Indonésie dans l’administration de la justice et adapterait la peine conformément à la loi française », aurait également déclaré Legodec lors d’une réunion entre les représentants des deux nations.
Les discussions se poursuivront afin « de parvenir à un accord qui satisfasse à la fois l’Indonésie et la France », a ajouté le ministère.
Paris a officiellement demandé le transfert d’Atlaoui dans une lettre du ministre de la Justice datée du 19 décembre, a déclaré le mois dernier à l’AFP le ministre du Droit et des Droits de l’Homme, Yusril Ihza Mahendra.
« J’ai demandé que le transfert ait lieu mi-janvier afin que les problèmes de santé de Serge soient pris en compte », a déclaré mercredi à l’AFP son avocat, Richard Sédillot.
Après son arrestation il y a vingt ans, Atlaoui a été initialement condamné à la prison à vie, mais en 2007, la Cour suprême indonésienne a alourdi sa peine de mort en appel.
Le père de quatre enfants a clamé son innocence, affirmant qu’il installait des machines dans ce qu’il pensait être une usine d’acrylique.
En 2015, il devait être exécuté aux côtés de huit autres délinquants liés à la drogue, mais il a obtenu un sursis temporaire après que Paris a intensifié ses pressions, les autorités indonésiennes ayant accepté de laisser un appel en suspens suivre son cours.
L’Indonésie a libéré ces dernières semaines une demi-douzaine de détenus de premier plan, dont une mère philippine condamnée à mort et les cinq derniers membres du réseau de drogue dit « Bali Nine ».
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