La Suisse a demandé vendredi aux autorités iraniennes de fournir davantage d’informations sur le décès d’un ressortissant suisse dans une prison iranienne la veille.
Le Département suisse des affaires étrangères (DFAE) a indiqué avoir été informé de l’arrestation, le 10 décembre, de l’homme de 64 ans, soupçonné d’espionnage.
« La Suisse exige que les autorités iraniennes fournissent des informations détaillées sur les raisons de son arrestation et qu’une enquête approfondie sur les circonstances de sa mort », a indiqué le DFAE dans un communiqué.
La France proteste contre trois « otages » en Iran
Vendredi également, la France a convoqué l’ambassadeur d’Iran pour protester contre trois de ses citoyens détenus depuis des années, le ministère des Affaires étrangères affirmant que leurs conditions équivalaient à de la torture et les qualifiant d’« otages de l’État de la République islamique d’Iran ».
« Leur situation est insupportable, avec des conditions de détention indignes qui, pour certains, constituent de la torture au regard du droit international », a indiqué le ministère.
Les responsables français ont adopté un ton plus dur à l’égard de Téhéran ces dernières semaines, à la fois sur la détention de citoyens européens et sur d’autres questions comme le programme nucléaire iranien.
De hauts diplomates français, britanniques et allemands devraient rencontrer lundi leurs homologues iraniens à Genève pour discuter des questions bilatérales et de l’avenir potentiel des négociations nucléaires, probablement la dernière réunion de ce type avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a mis en avant les prisonniers plus tôt dans la semaine, affirmant que leur situation s’aggravait.
Que savons-nous du prétendu suicide ?
Le ressortissant suisse était détenu en prison à environ 180 kilomètres à l’est de Téhéran.
Au moment de son arrestation, l’homme voyageait en Iran en tant que touriste, a indiqué le DFAE. Le ministère ajoute qu’il ne résidait plus en Suisse depuis une vingtaine d’années. Il vivait en Afrique australe.
Le juge en chef de la province iranienne de Semnan a déclaré, cité par l’agence de presse judiciaire Mizan, que l’homme s’était suicidé en prison jeudi.
Le DFAE a déclaré qu’il demandait le rapatriement de son corps et qu’il espérait que cela ait lieu dans les prochains jours.
« Le rapatriement du corps vers la Suisse constitue également une priorité absolue », a indiqué le DFAE.
Le ministère a indiqué que l’ambassade de Suisse avait tenté de parler avec l’homme après avoir été informée de son arrestation, mais que cette demande avait été rejetée dans le cadre de l’enquête iranienne en cours.
Autres ressortissants étrangers arrêtés en Iran
Suisse joue un rôle d’intermédiaire important entre les États-Unis et l’Iran.
Plusieurs doubles ressortissants et étrangers ont été arrêtés en Iran ces dernières années, souvent pour espionnage, dans le cadre de ce que les groupes de défense des droits considèrent comme une tentative de Téhéran d’obtenir des concessions de leurs pays respectifs. L’Iran a nié ces accusations.
À la fin de l’année dernière, l’Iran a annoncé l’exécution du développeur de logiciels germano-iranien Jamshid Sharmahd, reconnu coupable de son rôle présumé dans l’attentat à la bombe contre une mosquée de la ville de Shiraz, dans le sud de l’Iran, en 2008, qui a tué 14 personnes.
Téhéran a déclaré plus tard que Sharmahd était mort avant que la condamnation à mort puisse être exécutée.
rmt/msh (AFP, Reuters)